Sur le vif

Tremblay : des plaintes contre le restaurateur qui a refusé de servir des clientes voilées

Rédigé par Saphirnews | Lundi 29 Aout 2016 à 18:30



La diffusion, dimanche 28 août d’une vidéo montrant un restaurateur chasser deux clientes voilées de son établissement a déclenché une vive polémique en France. La scène se déroule au Cénacle, un restaurant de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), dans lequel a été filmée une scène choquante la veille avec le téléphone portable d’une des victimes.

La vidéo démarre par une phrase lancée par une des jeunes femmes : « On ne veut pas être servi par des racistes, Monsieur ! ». « Les racistes ne mettent pas des bombes et ne tuent pas des gens, les racistes comme moi ! », lui répond le restaurateur. Il conclut la dispute en affirmant : « Madame, les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes. (…) Des gens comme vous, je n’en veux pas chez moi. Point barre. (…) Sortez ! »


Saisi par les deux victimes, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) affirme lundi 29 août qu’« une équipe du CCIF a été dépêchée hier à Tremblay pour répondre aux questions des habitants, travailler avec les associations de la ville et expliquer les démarches entreprises ». Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête à l’encontre du restaurateur pour « discrimination à caractère racial ». Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes qui s'était illustré en avril par des propos stigmatisants à l'égard des Noirs et des femmes musulmanes, a aussi annoncé qu’elle saisissait la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) afin que soient engagées « investigations et sanctions contre le comportement intolérable » du patron du restaurant.

Ce dernier a affirmé avoir « pété les plombs » et s’est excusé. « J'ai un ami qui est mort au Bataclan, j'ai tout mélangé. Ce que j'ai dit, je ne le pense absolument pas : mes propos ont dépassé ma pensée », a-t-il déclaré face à des personnes venues se rassembler devant son établissement, dont la réputation est aujourd'hui au plus bas. Les jeunes femmes ont porté plainte, accompagnée du CCIF qui se porte également partie civile. Le maire de Tremblay affirme partager « l’émoi » qu’a suscité cette affaire, soutenant les suites judiciaires données aux propos du restaurateur.